Jonathan Belhassein
Sur Instagram et TikTok (où il est suivi par près de 90k abonnés) ou au restaurant Castel (Paris 6e), le sommelier Jonathan Belhassein est la preuve vivante que, oui, le vin peut être décomplexé ! Le 23 octobre, c’est lui qui animera le Bingo Vino lors de la soirée Génération Crozes-Hermitage. Rencontre sans artifices avec un sommelier 2.0.
Le goût de la spontanéité
"Tout le monde connaît Crozes-Hermitage. C’est une appellation qui parle aux gens, qui plaît à tout le monde. Ce sont des vins immédiats, spontanés, faciles à comprendre et à apprécier. Et puis, la diversité au sein de l’appellation permet vraiment de s’amuser : on peut aiguiller les gens vers des trames aromatiques précises, que ce soit sur les rouges ou les blancs."
Parce qu’il le veau bien
"Chez Castel, je travaille notamment avec Maxime Graillot, le Domaine des Lises et Gilles Robin. La trame de minéralité sur les blancs de marsanne et de roussanne s'accorde parfaitement avec la cuisine iodée de notre chef breton : carpaccio de langoustines au caviar, turbot, dorade... Avec les rouges, je pense à des accords plus simples, plus bruts : de la bistronomie, du plaisir pur. En hiver, les gibiers et les viandes en sauce ; au printemps, les belles pièces de veau."
Une identité, différents styles
“Ce qui me plaît, c’est que même quelqu’un qui n’a pas l’habitude de boire du vin peut apprécier un Crozes-Hermitage. On trouve des styles très différents : certains vins sont juteux, peu tanniques, digestes, gouleyants. Les vignerons cassent les codes, testent de nouvelles méthodes d’élevage comme des bois moins marqués ou des extractions plus douces, tout en gardant une vraie maîtrise. Ce sont des vins toujours bien faits. Et honnêtement, je n’ai jamais goûté de vin ‘border’ ou ‘déviant’ à Crozes-Hermitage. Il y a une rigueur, un respect de l’identité.”
Jeune palais cherche vin accessible
“À l’époque, on buvait du vin à la place de l’eau, même à la cantine. Ça a forcément façonné et habitué les palais ! Aujourd’hui, les jeunes consomment moins d’alcool, et cela mène sans doute à une préférence pour des vins plus digestes, plus fins, plus limpides... C’est aussi intéressant de voir leur intérêt pour tous les enjeux autour de la bouteille de vin : la certification bio, l’impact carbone, la manière dont le vigneron ou la vigneronne travaille. Ce n’est plus seulement une question de goût, mais aussi de valeurs.”
